Coups de cœur musicaux de 2018

Me revoilà avec mes traditionnels coups de cœur musicaux de l’année et je vais essayer cette fois, d’être concis pour 2018.

ANGELUS APATRIDA – Cabaret de la Guillotine : Voilà un bon album de la mouvance « Revival Thrash »… en provenance  d’Espagne ! Ne cherchez pas de subtilité ici, cet album fait dans l’efficacité et se dévore facilement d’une traite. C’est le compagnon de route idéal lorsque l’on a besoin de décharger son trop-plein d’énergie.

AVATAR – Avatar Country : après le précédent album phénoménal, j’attendais ces Suédois au tournant. Allaient-ils  trouver l’inspiration pour faire mieux ou allaient-ils nous décevoir ? Eh bien, tout d’abord désarçonné et déçu à la première écoute (car je ne retrouvais pas ce qui m’avait fait accrocher dans les deux albums précédents), j’ai rapidement changé d’avis. Au lieu de répéter une formule gagnante, les musiciens ont travaillé et exploré d’autres directions et ce n’est pas plus mal. Au final, cet album est vraiment bien mais petit bémol, les deux titres de fin sont vraiment étranges, à la limite du hors-propos, et le concept de l’album est un peu naze !

BE THE WOLF – Empress : cet album est résolument plus “velu” que le précédent (album qui m’avait fait craqué et figurait dans mon top de 2016), mais rien ne se dégage vraiment à l’écoute de celui-ci. C’est nettement moins catchy, terminé le rock léché et entraînant. Quel dommage car c’était la force de ces italiens. Cela sera peut-être le groupe d’un seul album… Je ne leur souhaite pas !

Dimmu Borgir – Eonian : Je n’aime pas le Black Metal mais je m’ouvre à ce style au fur-et-à-mesure que les groupes de ce genre font eux-même preuve d’ouverture. Cela a débuté avec RIITIIR d’Enslaved en 2012, puis Ihshan, et maintenant Dimmu Borgir qui m’a foutu une claque monumentale lorsque j’ai découvert Abrahadabra (pourtant sorti en 2010). Dorénavant tombé en disgrâce pour les fans de la première heure, Dimmu Borgir signe un nouvel album très intéressant pour les non-fans de ce genre comme moi. Les compositions d’Eonian, dans la lignée de l’album précédent, sont plus abordables, plus dynamiques et variées que ce que le groupe faisait par le passé. Les enrichissements apportés par l’orchestre classique et les chœurs sont impressionnants car au lieu d’être en arrière-plan, ils complémentent réellement les parties de guitares. Les gimmicks du Black Metal (chant nasillard, lit de double-pédale à la batterie, guitares en trille, …) sont toujours là, mais de nouvelles rythmiques, moins rapides et plus groovy, et des ambiances plus posées avec des expérimentations ne sont maintenant plus de simples apparitions… Bref, ce groupe devient maintenant pertinent au-delà de sa niche initiale et c’est tant mieux !
DISCONNECTED – White Colossus : Cocorico ! Foncez sur cet album car cette boule d’énergie pure est Made In France. Disconnected est un jeune groupe français très prometteur, porté par un guitariste d’exception, accompagné de brilliants musiciens. Le chanteur qui a un timbre assez unique, excelle aussi dans son domaine. Et même si j’avais un peu de réserve au début (n’appréciant pas trop le chant et ne distinguant pas les morceaux en écoutant l’album « de loin »), il s’avère qu’après plusieurs écoutes, les compositions se révèlent et donnent envie d’y revenir. Mention spéciale pour le titre d’ouverture et le morceau Feodora. Une carrière internationale semble se profiler à l’horizon et peut-être que Disconnected deviendra aussi grand que Gojira… Je te le souhaite Adrian !

IHSHAN – Àmr : Le grand-père du Black Metal revient avec son 7ème album solo, dans la continuité du précédent et mélangeant toujours des ingrédients metal, jazz, pop, mais aussi électro voir techno. Pas de grande surprise, la qualité est rendez-vous mais cet album est nettement moins surprenant et accrocheur que le précédent, Artis., et il comporte des titres vraiment décevants. J’attendais bien mieux.

GRETA VAN FLEET – Anthem of the Peaceful Army : voilà un groupe qui fait une entrée remarquée dans la cour des grands ! Annoncée comme la relève de Led Zeppelin (ce que le monde du rock attend depuis des décennies), nous ne sommes, pour une fois, pas trompé pas sur la marchandise ! Voilà de jeunes gens (3 frères et un dernier loustique d’une vingtaine d’années, originaires du Michigan) qui assurent et réussissent à récréer le style et l’alchimie du dirigeable. On s’y croirait tant les compositions pourraient avoir germé dans l’esprit de Page, Plant, Jones et Bohnam ; ils sont bons les bougres ! Certes, la démarche est contestable mais détaché de cela, l’album est tout simplement bon, et confirme le potentiel déjà révélé sur l’excellent EP ”From The Fires”. Cela tranche avec le reste de ce que j’écoute en ce moment et ça passe tout seul !

HAKEN – Vector : Haken est un groupe britannique de Metal Prog qui commence à se faire un nom et ce nouvel album, excellent, devrait les aider à franchir un nouveau cap. Tout d’abord déçu par le nombre limité de titres – 6 au total en excluant l’intro–, je trouve finalement que cet album est bien équilibré. En effet, il s’écoute facilement d’une traite (ce qui est rare pour le genre, loin de là !) et donne même envie d’y revenir. On voit bien que le groupe a opté pour la qualité plutôt que la quantité (c’est rare de nos jours, n’est-ce pas Metallica !) car toutes les compositions sont intéressantes, avec des refrains bien accrocheurs. Même l’instrumental et le morceau-fleuve de 12 min. 36 sec. ont de nombreuses sections que l’on se surprend à fredonner ! Le chanteur pourra en agacer certains. Pour ma part, je trouve qu’il manque de coffre et que sa voix manque un peu de chaleur mais elle se combine à merveille avec les instruments (pour preuve l’écoute des pistes instrumentales sans chant également disponibles). Haken est-il en train de ravir la couronne à Dream Theater, et dans un moindre mesure à Symphony X, qui tournent en rond et ne sont devenus que l’ombre d’eux-mêmes ?

N.B.: Je remercie le groupe qui a eu la même idée que moi pour leur pochette d’album. Passé l’agacement, ça m’a poussé à me surpasser et trouver mieux pour mon projet dont vous aurez plus de détails en 2019… si tout va bien 😉

JUDAS PRIEST – Firepower : voilà tout simplement LE meilleur album depuis Painkiller… sorti en 1990 ! Judas Priest revient en effet ”en force” malgré malgré l’absence d’un des guitaristes fondateurs et le déclin du second, atteint de la maladie de Parkinson. Du coup, les parties de guitares en sont affectées et on reste loin des duos de guitares imbriqués et foisonnant des années 80 mais Rob Halford, le chanteur, assure à 200% (et il revient de loin !). Les compositions, plus adaptées à son registre actuel, mettent en valeur sa voix unique qui, avec l’âge, a d’ailleurs hérité d’un grain fort bien sympathique. Et pour ne rien gâcher, l’album est vraiment très bien produit. Une bonne surprise.

MOLYBARON – Molybaron : voici un autre groupe ”français” prometteur découvert cette année. À la croisée du Rock et du Metal, les compositions du groupe sont vraiment bonnes et le chanteur, un irlandais au superbe timbre, assure. L’album est vraiment excellent. Je recommande.

OBSCURA – Diluvium : mon groupe favori de Death Metal technique était de retour en 2018, chouette ! Après une période trouble (3 musiciens sur 4 ont quitté le groupe avant le précédent album, fortement impacté et légèrement décevant), le line-up du groupe est de nouveau stabilisé et soudé… Et c’est la claque, ce nouvel album est monumental ! Une nouvelle alchimie opère et le groupe réussit à réaliser la synthèse de tout ce qu’il a proposé par la passé tout en explorant de nouveaux territoires. Les compositions, plus courtes et plus catchy, ont été très travaillées et la voix du chanteur est légèrement plus accessible (attention, ça reste quand même guttural). Les multiples pistes imbriquées des instruments et la production, très claire, donnent une superbe dynamique à l’ensemble et l’intérêt est renouvelé même après de nombreuses écoutes. Voilà clairement l’album que je préfère de ce groupe à ce jour (aux côtés d’Omnivium, au dessus des deux qui finissent en -sis, Cosmogenesis et Akroasis) et impossible de ne pas en faire mon album de l’année !

PRIMORDIAL – Exile Amongst the Ruins : je découvre ce groupe irlandais cette année. Il va me falloir du temps pour approfondir et comprendre leur discographie mais oh la la, c’est bien sombre et vraiment particulier. À suivre !

TREMONTI – A Dying Machine : très bon album du guitariste d’Alter Bridge mais qui perd un peu de sa superbe au fur et à mesure des écoutes. Même s’il n’y a rien à dire techniquement, certains titres sont très (trop) « cliché » et deviennent fades avec le temps et il manque un petit quelque chose. C’est dommage car les autres titres déménagent !

ZEAL & ARDOUR – Stranger Fruit : le zèle et l’ardeur, voilà le projet d’un musicien suisse qui a décidé de mélanger le Black Metal… avec (suspens)… du Blues et du Gospel ! Sur le papier, cela paraît étrange et non convaincant mais ça fonctionne ! Les chants plaintifs du blues, les chœurs gospels, et les rythmes infernaux du Black Metal, agrémentés de très nombreux bruitages, nous transportent dans une version sombre du Django de Tarantino. La démarche est vraiment unique et intéressante. À écouter assurément ! L’album a failli finir sur mon podium…

Et voilà donc mon podium pour 2018 :