La madeleine et la mûre

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Telles les madeleines de Marcel Proust, les mûres sauvages que je cueillais à l’âge de 8-12 ans ont la délicieuse faculté de me rappeler mon insoucieuse enfance.

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Chaque année, au mois d’août, alors que le soleil baignait les campagnes de Touraine, je partais à vélo, avec mon frère et les voisins de mon âge, explorer les bocages et taillis séparant les parcelles agricoles à proximité de notre maison, à la recherche de ce succulent fruit rouge qu’est la mûre. Aaah, que de dégustations frénétiques aux pieds des mûriers… et éventuellement quelques paniers pour cuisiner de bonnes tartes…

Aujourd’hui, ce souvenir que je chéris tant évoque en moi une métaphore qui n’est pas de cet âge. Eh oui, quand tu arrives devant un buisson de mûres, tu ne sais pas toujours sur quoi tu vas tomber, et c’est évidemment la même chose avec les femmes…

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  • En effet, certaines mûres sont opulentes, pulpeuses. Tu les saisis, elles se détachent parfaitement et elles sont tout simplement délicieuses au goût. Bref, ces mûres sont mûres ;-Det prêtes à être dégustées. Et là, certains se posent la question s’il n’est pas préférable d’arrêter la cueillette, car il est probable que la suivante soit infecte… Certains prennent le risque…

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  • Quelques fois, tu vois des mûres pulpeuses, tu les détaches fébrilement de leur réceptacle mais une fois en bouche, elles se révèlent fades, insipides, ou pire, pourries car trop exposées aux rayons du soleil ou rongées par quelques infâmes insectes. Il te faut vite en chercher d’autres pour le salut de tes papilles gustatives mais cet arrière-gôut trop prononcé est un sacré frein. Ne vaut-il pas simplement allez boire une bonne gorgée pour se rincer ?
  • D’autres mûres ne sont pas très belles d’aspect, peu colorées ou flétries, et tu décides de ne pas les saisir. A quoi bon, leur goût sera à n’en point douter décevant et tu n’as pas parcouru ce chemin pour être déçu ! Mais les apparences ne sont-elles pas trompeuses ? Et ne regretteras-tu pas de les avoir écartées ?
  • D’autres ne te correspondent pas, trop acides ou âpres pour tes papilles, et même si elles peuvent plaire à d’autres, tu n’arrives pas à t’en accommoder, même en faisant des efforts…

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  • Il y a aussi celles qui sont vraiment difficiles à atteindre, pour lesquelles il faut prendre des risques, se mettre en équilibre sur un muret ou passer agilement la main entre les orties, les ronces ou autres barbelés, au risque de te faire de vilaines griffures. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

 

  • Puis il y a aussi celles situées en bas des buissons, charnues et parfaites, mais imprégnées de l’urine de renard et potentiellement porteuses du ver parasite responsable de l’échinococcose alvéolaire… Comme toujours, ce ne sont pas les grosses bêtes qui sont les plus dangereuses…
  • 140bEnfin, il y a celles qui sont hors d’atteinte, trop hautes sur le mûrier, tout simplement impossibles à saisir. Sans avoir anticipé, tu n’a plus qu’à les regarder et saliver en pensant à leur douceur, même si seulement hypothétique. Une fois sorti de tes rêveries, il ne te reste plus qu’à leur tourner le dos… et peut-être revenir équipé d’une échelle ou d’un escabeau !

Bon, nombreux sont les cas figures, je vous laisse en chercher d’autres, et évidemment, cette métaphore pourrait être réversible.

Pour finir, je dois toutefois ajouter une petite précision : ne tirez pas de conclusion hâtive, cet article même si ancré dans la réalité, n’est pas forcément le reflet de la vie privée de son auteur !

😉

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