Attention à qui vous donnez !

Attention à qui vous donnez votre argent !

Si je prends la plume aujourd’hui, c’est pour vous mettre en garde, vous les passionnés d’animaux, vous les âmes sensibles, vous qui vous sentez concernés par la cause animale.

En effet, les activités touchant à la défense des animaux et à la conservation de la biodiversité n’échappent pas à la perversion des hommes. Pour faire court, au même titre qu’il y a des scandales avec des associations sensées défendre l’homme, différents scandales entourant des associations sensées agir pour la défense des animaux ne demandent qu’à être révélés au grand jour !

Leone vous envoie ses meilleurs clichés du terrain...

Souvenez-vous de Jacques Crozemarie, président tout puissant de l’ARC qui détournait les fonds de l’association entre 1988 à 1996. Au final, les différentes enquêtes ont montré que moins de 30% des fonds étaient réellement affectés à la recherche contre le cancer…

Souvenez-vous aussi des organisations qui ont profité du terrible tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est pour s’enrichir via des collectes de dons truquées ou la revente d’enfants pour approvisionner des filières de prostitution et d’adoption illégale…

Encore plus proche dans le temps, souvenez-vous des fondateurs de l’arche de Zoé et leur tentative (avortée) d’enlever plus de 150 enfants au Tchad en 2007…

… et bien tout cela est transposable dans le domaine animalier !!!!!!!!!!

Voilà donc les conseils que je voudrais vous donner.

Méfiez-vous et fouillez un peu avant de donner de votre argent, durement gagné pendant vos heures de travail, pour la défense des animaux et leur sauvegarde dans la nature.

Posez-vous les bonnes questions !

  • Depuis combien de temps les associations que vous voulez soutenir existent-elles ? Qui sont à leur tête ? Quels sont les parcours et quelles études ont réalisés leurs dirigeants ?
  • Que font-elle concrètement ? Quelles sont leurs actions sur le terrain ? Où ces actions sont-elles réalisées exactement ? Ont-elle une présence sur place ? Si oui, combien de temps par an ? Dans la négative, qui les représentent sur place ? Combien d’intermédiaires y a t’il entre l’association que vous souhaitez aider en France, en Europe, et les gens sur le terrain ?
  • Y a t’il des dirigeants/responsables de ces associations qui parlent les langues locales ? Y a t-il des partenariats avec des communautés, des instituts, des ONGs locales ou le gouvernement en place ?
  • Y a t’il des programmes nationaux déjà en place qui œuvrent pour le même objectif ? Que font les associations similaires qui œuvrent à la sauvegarde des mêmes espèces ou des mêmes écosystèmes ? En sont-ils au même point ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ?
  • Quels sont les chiffres d’affaire, les bénéfices et les dépenses de ces associations ? Des bilans comptables sont-ils édités tous les ans ? Des assemblées générales sont-elles organisées chaque année ?

Un exemple que je connais bien : qui peut prétendre travailler en faveur de la sauvegarde de la panthère des neiges en Asie centrale aujourd’hui s’il n’est pas affilié au ‘Snow Leopard Trust’ ou au ‘Snow Leopard Conservancy’ les deux seules associations qui travaillent en faveur de cet animal depuis plus de 20 ans dans 8 pays sur les 12 où l’animal est présent ? Est-il pertinent de démarrer un nouveau programme ?

Imitez ce chat qui se pose tant de questions !Il faut savoir qu’il est relativement aisé de contrôler et d’évaluer la pertinence et la bonne utilisation des fonds d’un programme de recherche. Mais c’est beaucoup plus difficile de le faire avec des programmes de conservation car ils comprennent des dimensions géopolitiques et économico-sociales et toutes les défauts de la nature humaine tel que le mensonge, la malveillance et la manipulation peuvent s’exprimer.

Malheureusement, aucun label n’existe dans le domaine et la loi 1901 associée aux associations françaises n’est pas un gage de sérieux pour les associations de défense des animaux comme pour celles défendant les humains (l’Arche de Zoé avait le statut de loi 1901…). La création d’une association de loi 1901 est simple, l’administration n’est pas en mesure de toutes les contrôler chaque année et est même potentiellement influençable pour le meilleur (rare) comme pour le pire.

Effet pervers de la mondialisation, nous sommes aujourd’hui bombardés d’informations 24h/24, Internet est constamment mis à jour et tout le monde peut s’exprimer dans l’instant via les réseaux sociaux. Réserve, discernement et réflexion semblent être d’un autre temps et cette information à outrance s’applique même dans le domaine de la défense des animaux et de la conservation (cf. le sort du lion Cecil et des cétacés des îles Féroé dont l’écho est viral alors que les faits ne sont pourtant pas nouveau). Alors même si cette mondialisation de l’information peut être bénéfique pour de grandes causes, j’ai surtout l’impression qu’elle permet à certaines personnes de trouver un créneau, une niche, où elles peuvent tirer des profits et nourrir leurs intérêts personnels. Notamment grâce aux réseaux sociaux et aux moyens rapides de paiement en ligne (Paypal, bitcoin, campagne de don flash, …), des escrocs peuvent rapidement ramasser de petits pactoles sous prétexte de défendre les animaux alors qu’ils ne font rien.Faune menacée française : c'est bien de commencer à aider "localement"

Comme en matière de consommation alimentaire, j’estime qu’il vaut mieux conserver « local ». En France, nos chouettes, nos vautours, le busard St Martin, la loutre d’Europe, le lynx boréal et bien-sûr le loup et l’ours ont besoin de nous ! Je recommande de donner davantage à des associations locales et de limiter les dons envers des programmes à l’étranger… sauf si vous avez tous les éléments pour juger de la qualité du travail réalisé !

Il est important à mon avis de rechercher l’intégrité, l’humilité des personnes, au delà de leur disponibilité, de leur réactivité par mail, Facebook et autre. Il faut regarder au delà des apparences d’un superbe site web et des discours d’habiles communicants. Certains programmes ne jettent que la poudre aux yeux !

Il faut trouver les programmes où les personnes sont capables de dire ce qu’elles ont réalisé, ce qu’elles comptent réaliser dans les X années à venir. Des personnes capables de communiquer aussi sur leurs échecs, leurs limites… L’absence d’échec est très louche. Il ne faut pas non plus vous laisser avoir par les chiffres et les montants avancés, faciles à manipuler. Mais sans bilan moral, comptable et rapport d’activité annuels, c’est bien pire ! Bref cherchez des programmes transparents !

Un peu de poudre, de la couleur, et voilà, tout le monde est perdu, berné... et soulagé un porte-monnaie !Sachez aussi que tous les programmes n’ont pas besoin de sommes astronomiques pour fonctionner et faire du bon travail. Et il est important de comparer les travaux réalisés par d’autres personnes/associations afin de voir si celle que vous soutenez tient la route, s’il n’y a pas de grandes différences…

Inutile de citer ici des exemples d’associations véreuse ou inactives, cet article a pour but de vous ouvrir les yeux.

Il est aussi peut-être temps que cela cesse… Alors si vous connaissez un journaliste motivé pour réaliser des enquêtes approfondies dans le domaine et faire éclater la vérité, partagez vos expériences de soutien malheureuses.

Bref, à vous de jouer !